Agenda

lundi 9 janvier 2017

2017 : vers une belle rentrée ?

 
Le Comité Technique Ministériel consacré à la répartition des moyens à la rentrée 2017 s’est tenu, fait inhabituel, en présence de la ministre de l’Education nationale. Celle-ci a affirmé qu’en 2017 « cela va être une belle rentrée qui conforte ce que nous avons fait depuis 2012 ».

Dans l’esprit de la ministre, nul doute que sa présence était en rapport avec les prochaines échéances électorales politiques puisqu’elle a insisté sur ce point sollicitant l’appui des organisations syndicales : « cette séance en dit long sur ce que nous voulons continuer à faire (…) Tout cela doit continuer, la continuité s’impose. »

C’est dans ce cadre qu’elle a présenté les 4 311 créations d’équivalents temps plein dans le premier degré et les 4 650 créations dans le second degré.

La FNEC-FP-FO, a rappelé que, comme la confédération Force Ouvrière, elle ne donnera aucune consigne de vote au premier comme au second tour des prochaines élections. Elle a également tiré le bilan de ce qui a été fait depuis 2012, beaucoup moins optimiste que celui de la ministre, sur la base des faits :
  • s’agissant des conditions de travail, selon les propres chiffres du ministère, le nombre moyen d’élèves par classe n’a cessé d’augmenter dans les collèges (de 24,2 en 2010-2011 à 24,9 en 2016) comme dans les lycées (de 28,5 à 30,1).
  • les lycées professionnels ont largement été traités comme une variable d’ajustement, leurs moyens ayant été réduits en cette rentrée. Les effectifs moyens affichés (19,1 par classe) ne traduisent pas la réalité en enseignement général. La FNEC FP FO a rappelé ses demandes concernant les formations tertiaires qui sont menacées. Elle a demandé le maintien du diplôme intermédiaire et son refus dans le cadre de la nouvelle nomenclature européenne de mettre en place un niveau infra-CAP
  • dans le premier degré, ce que le ministère appelle le « mouvement de concentration du réseau », autrement dit les fermetures d’écoles, notamment dans le cadre des conventions ruralité, mais aussi dans les villes, se poursuit : 292 écoles maternelles ont encore été fermées à la rentrée 2015 et 266 écoles primaires à la rentrée 2015. Il est à noter que le nombre moyen d’élèves par classe n’a connu aucune amélioration depuis 2011 (de 23,59 à 23,56). Le ministère a justifié son refus d’ouvrir des classes par le dispositif « plus de maîtres que de classes ». Le recours massif aux contractuels en 2016 en lieu et place du recours à la liste complémentaire du concours démontre bien que le nombre de postes mis au concours est insuffisant et fragilise le statut.
  • le recrutement des enseignants continue d’être une source de préoccupation majeure, les postes aux concours étant loin, session après session d’être tous pourvus. A cela s’ajoutent les plus vives préoccupations sur la formation délivrée par les ESPE : le nombre d’ajournements et de licenciements ne cessant d’augmenter (9% selon la DGRH en 2015, jusqu’à 20% dans certaines disciplines et académies) et celui des démissions a plus que doublé : c’est la raison pour laquelle la FNEC FP FO demande que le CTM soit saisi.
  • dans ce contexte le nombre de contractuels augmente, y compris dans le premier degré, où il n’y en avait pas (sauf en Guyane).
Dans ces conditions, c’est peu de dire que les créations annoncées ne se sont pas traduites sur le terrain.
La FNEC FP FO a rappelé à la ministre son opposition à la réforme des rythmes scolaires, qui conduit à la confusion entre scolaire et périscolaire, ainsi qu’à la désorganisation des écoles et à l’intrusion des collectivités territoriales. Elle a rappelé son opposition à la réforme du collège, à l’autonomie renforcée des établissements, source d’inégalités et à la diminution des horaires disciplinaires.
Elle a rappelé que la revalorisation annoncée dans le cadre du PPCR ne se traduirait pas par une revalorisation effective et un rattrapage du pouvoir d’achat perdu du fait du blocage du point d’indice depuis 2010, et qu’il n’y avait pas de garantie juridique concernant l’accès de tous à la hors-classe, ce que nous avons demandé.
 
Elle a rappelé son opposition avec le projet d’évaluation, prétendant segmenter celle-ci en compétences, souvent éloignées du « coeur de métier ». Elle a demandé l’arrêt des expérimentations effectuées notamment dans l’académie de Poitiers où on exige une auto-évaluation des enseignants avant inspection ainsi que celle de l’académie de Rennes où circule une grille d’inspection comportant près de 240 items !
Au-delà des annonces de créations pour la rentrée 2017, de nombreuses questions restent sans réponse.
 
Dans le premier degré, combien de classes nouvelles seront effectivement ouvertes ? Les documents ministériels font apparaître une augmentation de 3 248 ETP au titre de l’encadrement et du pilotage et de 1 233 ETP pour le remplacement tandis qu’il y a 400 suppressions pour la formation. Faut-il comprendre qu’il ne restera que 219 postes sur les 4311 annoncés pour ouvrir des classes ? Cette question est restée sans réponse.
 
Les 100 créations de personnels administratifs sont une goutte d’eau dans la mer, après les 8 000 suppressions entre 2008 et 2012. Au titre de la vie de l’élève, 250 postes de CPE, 100 d’infirmières, 5 de médecins sont annoncés.
Dans le second degré, où 41 650 élèves supplémentaires sont attendus, les priorités affichées sont l’ouverture de 500 nouvelles formations en lycée professionnel et en BTS, l’attribution de 450 postes aux lycées de l’Education prioritaire, la nouvelle grille horaire des collèges. Aucun engagement n’est pris pour le règlement pérenne de la carte de l’éducation prioritaire, et l’entrée de nouveaux établissements dans le dispositif. La question de la baisse des effectifs dans les classes reste pendante.
De plus, avec la crise du recrutement, les nombreux refus de titularisation de stagiaires, et les départs en retraite (de l’ordre de 17 000), par qui seront effectivement occupés les postes annoncés dans le premier comme dans le second degré ?
Pour la FNEC FP FO l’heure est aux revendications :
  • Création des postes et des classes nécessaires
  • Retrait du projet d’évaluation des enseignants
 
 

vendredi 9 septembre 2016

Contractuels enseignants : le ministère entend recruter massivement des contractuels dans les 1er et 2nd degrés en lieu et place de fonctionnaires !

Le ministère de l’éducation nationale a publié deux décrets et trois arrêtés qu’il présente comme de simples règles de gestion concernant le recrutement, la rémunération, l’évaluation professionnelle des contractuels.

Sous couvert de mise en place de règles de gestion concernant les contractuels enseignants de l’éducation nationale, le ministère s’apprête en fait à recruter en masse des contractuels enseignants aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, ce qui est nouveau dans le 1er degré alors que des dizaines de candidats sont inscrits sur les listes complémentaires et sont en attente d’être recrutés. Ces recrutements de contractuels sont en totale contradiction avec la loi qui précise : « Sauf dérogation prévue par une disposition législative, les emplois civils permanents de l’Etat, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics à caractère administratif sont, à l’exception de ceux réservés aux magistrats de l’ordre judiciaire et aux fonctionnaires des assemblées parlementaires, occupés soit par des fonctionnaires régis par le présent titre, soit par des fonctionnaires des assemblées parlementaires, des magistrats de l’ordre judiciaire ou des militaires dans les conditions prévues par leur statut. » (article 3 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 – les dérogations prévuessont pour les missions où il n’existe pas de corps de fonctionnaire, ce qui n’est pas le cas des corps d’enseignant).


Extrapolation de notre part ?

Lors d’un groupe de travail qui s’est tenu le 30 août dernier sur les moyens de remplacement, Monsieur Bernard LEJEUNE, directeur de cabinet, a indiqué que le ministère allait recruter des contractuels pour régler le problème du non remplacement des collègues absents dans les académies de Créteil et Versailles, et ce pour le 1er et le second degré, précisant que ces académies avait une politique de prévisions et d’anticipation des ces recrutements.

Ces textes du ministère prévoient un recrutement des contractuels au niveau licence, voire bac + 2.

Rappelons que l’éducation nationale est dans un contexte de recrutement et d’attractivité difficiles essentiellement dû à l’exigence d’un master 2 pour tous les candidats. Le ministère entend donc remédier à ces difficultés en recrutant des contractuels en contournant le niveau de recrutement qu’il a lui-même mis en place.

Notre organisation revendique, depuis la mise en place de la masterisation, son abandon et un retour à un recrutement des candidats au niveau licence.

Autre volonté du ministère, améliorer la rémunération des contractuels en demandant aux académies de mettre en place des grilles d’avancement avec comme début et fin de grille les indices majoré 367 et 821.

Rappelons que les certifiés et les professeurs des écolesfonctionnairestitulaires bénéficient respectivement desindices 349 à 783,soit respectivement, à la valeur du point d’indice actuelle, 83,85 € de moins que ce qui est prévu pour les contractuels en début de carrière et 177 € en fin de carrière.

C’est bien pour nos collègues contractuels, mais pourquoi une telle différence ? Le ministère ne veut-t-il pas pousser les étudiants à renoncer à devenir fonctionnaire car quel intérêt pour eux à faire deux années d’étude de plus pour gagner moins ?

L’avancement dans la grille, qui sera différente d’une académie à une autre, sera lié au résultat de leur entretien d’évaluation professionnelle mené par les corps d’inspection en lieu et place de l’inspection. C’est la mise en place de l’avancement au mérite quise met en place pour les contractuels enseignants au moment où la ministre a annoncé sa volonté de réformer l’évaluation professionnelle pour les enseignants titulaires.

La FNEC FP FO, comme en 2012, s’opposera à l’entretien d’évaluation professionnelle des enseignants.

La FNEC FP FO demande

  • que tous les contractuels qui le souhaitent soient réemployés,
  • un véritable plan de titularisation et l’abandon du dispositif SAUVADET,
  • 50 points d’indice en plus et 8% d’augmentation pour tous les fonctionnaires et contractuels.

Pour en finir avec l’APC, la confusion scolaire/périscolaire, les PEdT,... l’abrogation du décret instaurant les rythmes scolaires est plus que jamais à l’ordre du jour !

Pour en finir avec l’APC, la confusion scolaire/périscolaire, les PEdT,... l’abrogation du décret instaurant les rythmes scolaires est plus que jamais à l’ordre du jour !

En cette rentrée scolaire marquée par une détérioration sans précédent des conditions d’enseignement des personnels, le SNUDI-FO constate que les effets néfastes du décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013, instaurant la réforme des rythmes scolaires, ne font que s’accroître. Les faits l’attestent : ce décret instaure le désordre dans les écoles et ouvre la porte à l’intrusion généralisée des municipalités dans l’enseignement, à la mise sous tutelle des PE, fonctionnaires d‘Etat, par les élus locaux.


Chennevières, Angoulême, Saint-Doulchard, Toulouse, ... des mairies toujours plus intrusives !

Ainsi à Toulouse, la mairie s’autorise à publier un règlement intérieur des Centres de Loisirs Associés à l’Ecole (CLAE), dans lequel il est explicitement prévu que les élèves restent sous la responsabilité des enseignants entre la fin de la classe à 16h00 et le début des activités périscolaires à 16h15. Ainsi le maire prétend imposer qu’ils devront effectuer 15 minutes supplémentaires quotidiennement, soit 1 heure hebdomadaire.


Les PE ne veulent ni des APC, ni des rythmes scolaires !

De manière générale, le SNUDI-FO constate que la réforme des rythmes scolaires est rejetée par la
grande majorité des enseignants et des parents. Tous déplorent que, bien loin des déclarations lénifiantes sur le bien-être des enfants, la mise en place des activités périscolaires correspond en fait à
une recherche d’économies budgétaires et à la volonté de créer la confusion scolaire/périscolaire nuisible au respect du statut de fonctionnaire d’Etat des enseignants.

La mise en place des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC) contenues dans le décret sur les rythmes scolaires, non seulement ne répond pas aux nécessités, mais conduit à des désorganisations horaires tant pour les élèves que pour les personnels communaux. En outre, elles se substituent à des missions qui relèvent de l’enseignement spécialisé (ASH) également victime, au nom de l’inclusion scolaire, des restrictions budgétaires drastiques.

Le SNUDI-FO rappelle que ces APC découlent du décret Peillon sur la mise en œuvre des rythmes scolaires comme l’annualisation des obligations réglementaires de service (ORS) des titulaires remplaçants, la suppression de la coupure du mercredi matin, les PEdT, les 108 heures annualisées...


Les PE ne veulent pas le boycott, ils veulent l’abrogation des décrets Rythmes scolaires.

Ils veulent rester fonctionnaires d’Etat.

Enfin, le SNUDI-FO dénonce le fait que les enseignants soient submergés de convocations à des réunions et animations pédagogiques décrétées« obligatoires » sans aucun support réglementaire.

Cette réforme aboutit dans les faits à substituer aux enseignants, des personnels communaux, souvent en grande précarité, dont les conditions de travail sont sans cesse détériorées.

Ainsi le gouvernement a eu la triste audace de publier au mois de juillet un décret assouplissant les normes d’encadrement des animations, provoquant d’ailleurs la colère des personnels et des syndicats d’animateurs.

Dans ces conditions, le SNUDI-FO rappelle qu’il revendique l’abrogation du décret n° n°2013-77 du 24 janvier 2013 qui a instauré la réforme des rythmes scolaires, y compris l’APC.


Ni APC, ni temps supplémentaire de réunion

Pour le SNUDI-FO, il n’est pas question que le temps des APC soit reconverti en temps supplémentaire de réunions pour développer « le travail en équipe, comme les multiples partenariats éducatifs ou médico-sociaux et un lien renforcé avec les familles. »

Un tel processus aggraverait la forfaitisation en cours, initiée avec le nouveau décret sur les ORS, et accentuerait davantage encore la mise sous tutelle des PE par les divers partenaires et en particulier les municipalités.

Le SNUDI-FO appelle les personnels du 1er degré à participer aux manifestations prévues le 15 septembre, à l’appel des confédérations FO, CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’UNEF, des syndicats lycéens UNL et FIDL, pour l’abrogation de la loi « travail », imposée par la force, via le 49-3, aux salariés.

Contractuels enseignants : le ministère entend recruter massivement des contractuels dans les 1er et 2nd degrés en lieu et place de fonctionnaires !

Le ministère de l’éducation nationale a publié deux décrets et trois arrêtés qu’il présente comme de simples règles de gestion concernant le recrutement, la rémunération, l’évaluation professionnelle des contractuels.

Sous couvert de mise en place de règles de gestion concernant les contractuels enseignants de l’éducation nationale, le ministère s’apprête en fait à recruter en masse des contractuels enseignants aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, ce qui est nouveau dans le 1er degré alors que des dizaines de candidats sont inscrits sur les listes complémentaires et sont en attente d’être recrutés. Ces recrutements de contractuels sont en totale contradiction avec la loi qui précise : « Sauf dérogation prévue par une disposition législative, les emplois civils permanents de l’Etat, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics à caractère administratif sont, à l’exception de ceux réservés aux magistrats de l’ordre judiciaire et aux fonctionnaires des assemblées parlementaires, occupés soit par des fonctionnaires régis par le présent titre, soit par des fonctionnaires des assemblées parlementaires, des magistrats de l’ordre judiciaire ou des militaires dans les conditions prévues par leur statut. » (article 3 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 – les dérogations prévuessont pour les missions où il n’existe pas de corps de fonctionnaire, ce qui n’est pas le cas des corps d’enseignant).


Extrapolation de notre part ?

Lors d’un groupe de travail qui s’est tenu le 30 août dernier sur les moyens de remplacement, Monsieur Bernard LEJEUNE, directeur de cabinet, a indiqué que le ministère allait recruter des contractuels pour régler le problème du non remplacement des collègues absents dans les académies de Créteil et Versailles, et ce pour le 1er et le second degré, précisant que ces académies avait une politique de prévisions et d’anticipation des ces recrutements.

Ces textes du ministère prévoient un recrutement des contractuels au niveau licence, voire bac + 2.

Rappelons que l’éducation nationale est dans un contexte de recrutement et d’attractivité difficiles essentiellement dû à l’exigence d’un master 2 pour tous les candidats. Le ministère entend donc remédier à ces difficultés en recrutant des contractuels en contournant le niveau de recrutement qu’il a lui-même mis en place.

Notre organisation revendique, depuis la mise en place de la masterisation, son abandon et un retour à un recrutement des candidats au niveau licence.

Autre volonté du ministère, améliorer la rémunération des contractuels en demandant aux académies de mettre en place des grilles d’avancement avec comme début et fin de grille les indices majoré 367 et 821.

Rappelons que les certifiés et les professeurs des écolesfonctionnairestitulaires bénéficient respectivement desindices 349 à 783,soit respectivement, à la valeur du point d’indice actuelle, 83,85 € de moins que ce qui est prévu pour les contractuels en début de carrière et 177 € en fin de carrière.

C’est bien pour nos collègues contractuels, mais pourquoi une telle différence ? Le ministère ne veut-t-il pas pousser les étudiants à renoncer à devenir fonctionnaire car quel intérêt pour eux à faire deux années d’étude de plus pour gagner moins ?

L’avancement dans la grille, qui sera différente d’une académie à une autre, sera lié au résultat de leur entretien d’évaluation professionnelle mené par les corps d’inspection en lieu et place de l’inspection. C’est la mise en place de l’avancement au mérite quise met en place pour les contractuels enseignants au moment où la ministre a annoncé sa volonté de réformer l’évaluation professionnelle pour les enseignants titulaires.

La FNEC FP FO, comme en 2012, s’opposera à l’entretien d’évaluation professionnelle des enseignants.

La FNEC FP FO demande

  • que tous les contractuels qui le souhaitent soient réemployés,
  • un véritable plan de titularisation et l’abandon du dispositif SAUVADET,
  • 50 points d’indice en plus et 8% d’augmentation pour tous les fonctionnaires et contractuels.

lundi 9 mai 2016

Journées de refondation de l'école : aveuglement et obstination !

Grande opération de com’ pour vanter le bilan gouvernemental à l’occasion des journées de la refondation. F. Hollande, M. Valls, les 3 derniers ministres de l’éducation nationale sont présents.
Opération d’auto célébration assez peu risquée il est vrai, puisque l’assistance convoquée pour la circonstance est composée essentiellement de cadres de l’éducation nationale, d’experts proches du cabinet de la ministre, d’élus locaux proches du pouvoir.


F. Hollande : « quand je dis ça va mieux, je peux dire aussi ça va mieux pour l’école ».

Il fallait oser ! Rythmes scolaires, réforme du collège... aucune des mesures de la refondation ne passe. Un tout récent rapport de l’IGEN sur la réforme du collège le confirme et s’alarme : dans 25% des collèges (et probablement beaucoup plus), la mise en œuvre de cette réforme est tout simplement bloquée.

Dans son discours, un aveu échappe à F. Hollande : « La réforme du collège est une bonne réforme, il faut lui donner toute sa place, toutes ses chances ». Il y a loin de la coupe aux lèvres !

Les personnels rejettent la loi de refondation ? Qu’à cela ne tienne : « ça va mieux », donc « on continue ».


Morceaux choisis du discours de Hollande :

« La refondation de l’école représente la réussite pour tous et donc la réussite de la France »... alors qu’il manque 40 000 enseignants, que les classes sont surchargées...

« Il faut mettre le système d’enseignement au service de l’économie »
Et voilà l’école à l’heure de la loi Macron et du projet El Khomri. Le vrai contenu de la refondation : mettre les enseignants au service du patronat.

« Le rôle de l’enseignant est d’éduquer les jeunes à l’esprit critique (...) au décryptage des réseaux sociaux »
Former à l’esprit critique en supprimant 400 heures de cours disciplinaires sur toute une scolarité au collège ? Reste donc « Facebook » : et pour cela en effet, plus besoin de disciplines.

« La réforme des rythmes scolaires a permis d’offrir la possibilité d’activités extrascolaires ».
Elle a aussi pour conséquences la dislocation de l’école, l’ingérence grandissante des collectivités locales. Pour ce qui est des activités extrascolaires, rappelons qu’elles sont payantes dans plus d’un tiers des communes. Cette proportion ne cesse d’augmenter.


La prochaine étape : s’attaquer à la carrière des enseignants, et à l’évaluation ?

N. Vallaud Belkacem : « la question du parcours de carrière des personnels de l’éducation nationale de tous les niveaux (...) est en train d’être repensée pour faire en sorte qu’on puisse mieux reconnaitre le travail des enseignants, leur progression de carrière, leur engagement car il est des missions comme des responsabilités particulières que les enseignants prennent dans les établissements qui doivent être mieux valorisées » (Café pédagogique, 4 mai 2016).

C’est la transposition de PPCR (parcours professionnels carrières rémunérations) à l’éducation nationale, pour s’attaquer à l’avancement, et à tous les statuts particuliers.

« Mieux reconnaître le travail des enseignants » ? C’était déjà le prétexte avancé par Peillon et Hamon pour redéfinir les obligations de service des enseignants du second degré. Depuis, le décret Hamon (Août 2014) s’est traduit par la suppression de décharges statutaires, une multiplication des tâches et une baisse de la rémunération.


STOP ! Il faut arrêter le désastre !

Tous les personnels, administratifs, de direction, enseignants, font le même constat :
La charge de travail est de plus en plus lourde. Les garanties statutaires, les droits sont attaqués.
Tout cela pour mettre en œuvre des mesures qui dégradent le service public, qui détruisent l’école républicaine pour la transformer en école des territoires.

Voilà le bilan de la loi de Refondation. Il n’y a aucun consensus.

Postes, statuts, salaires... toutes les revendications demeurent.

Ce sont ces revendications que la FNEC FP FO et tous ses syndicats portent à tous les niveaux, en direction de la ministre, des recteurs, des inspecteurs d’académie.

Au moment où les salariés font bloc avec FO, CGT, FSU, Solidaires pour gagner le retrait du projet El Khomri, la FNEC FP FO invite les personnels à répondre à l’appel des organisations à se réunir en AG pour discuter de l’action efficace, y compris la grève.

La FNEC FP FO appelle les personnels à se réunir dans les écoles, les établissements, les services, pour en débattre.

Augmentation de l'ISAE : Réalité et tour de passe-passe

Le Premier ministre a conclu les journées de refondation de l’École les 2 et 3 mai 2016 par l'annonce d'une augmentation de 800 € de l'ISAE qui passe à 1200€ brut annuel.

Cette annonce fait suite aux déclarations du Président de la République qui en ouverture de ces journées, faisant fi de la dégradation constante des conditions de travail des enseignants et des conséquences dramatiques de la mise en place des rythmes scolaires, s'est auto congratulé en déclarant que depuis la loi de refondation, « l'école va mieux ». L’ex ministre Peillon précisant « Il n’y aura pas un homme d’Etat raisonnable qui reviendra sur la Refondation »


L’ISAE à 1200€ n’efface pas le gel du point d’indice depuis 6 ans

Avec cette annonce la ministre reconnait que le traitement des enseignants comme des fonctionnaires en général reste un problème. Pour autant cette annonce ne fait pas disparaître le blocage des traitements de tous les fonctionnaires depuis 6 ans.

Pour les professeurs des écoles -qui en bénéficieront sans être dupes- elle ne fait pas le compte. Pour les personnels de toutes les autres catégories qui n'en verront pas la couleur, elle confirme la volonté permanente du gouvernement d'opposer les catégories entre elles et de substituer au traitement indiciaire, des primes et indemnités, par nature aléatoires voire arbitraires.

Cette annonce n’est bien entendu pas sans rapport avec la mobilisation qui s'est exprimée lors des deux journées de grève interprofessionnelle du 31 mars et du 28 avril pour le retrait du projet de loi El Khomry. Elle ne peut pas faire oublier le rejet par les PE des conséquences de la réforme des rythmes scolaires dont le dosser n’est pas clos.


L’ISAE à 1200€ dans le cadre du PPCR

En effet, la ministre précise que cette augmentation va de pair avec le fait «de revoir le parcours de carrière de tous les enseignants (...) »

Concrètement cette annonce, saluée par tous les tenants de la Refondation, s’inscrit dans la logique de PPCR, que FO n’a pas signé, qui prévoit d’allonger les carrières des fonctionnaires (avancement à la seule ancienneté) et de remplacer la notation par une évaluation subjective sur objectif au niveau local.

La FNEC FP-FO n’acceptera pas la remise en cause de la notation chiffrée au profit d’une "évaluation" locale qui livrerait les enseignants à l’arbitraire.

C’est la logique de l’inversion des normes du projet de loi El Khomry rejeté massivement par les salariés avec FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL.


La FNEC FP-FO réaffirme toutes les revendications

Dans ces conditions, la FNEC FP-FO réaffirme sa revendication d’augmentation de 8% du point d’indice et de 50 points d’indice pour tous, le versement de l’ISAE à tous les PE et aux contractuels et son intégration dans le traitement.



Abandon de la réforme du collège et de la réforme des rythmes scolaires.

Retrait du projet de la loi El Khomry

lundi 25 avril 2016

La ministre serait bien inspirée de ne pas ouvrir à nouveau le dossier évaluation !


Acte I : V. Peillon obligé d’abroger en 2012

 Contraint d’abroger le décret Chatel sur l’évaluation dès son arrivée au ministère en 2012 suite à la mobilisation des personnels avec leurs organisations syndicales, V. Peillon n’en avait pas moins promis que ce dossier était en suspens car « un simple retour à la situation antérieure n’est pas non plus souhaitable ».

 
Acte II : Najat Vallaud-Belkacem veut se servir du protocole PPCR en 2016

Le 12 avril dernier, sur RMC, la ministre annonce qu’elle veut utiliser le protocole PPCR pourtant rejeté par FO, CGT, Solidaires qui représentent plus de 50% des voix dans la fonction publique.

Qu’importe pour la ministre et le premier ministre : ajoutant à la politique de terre brûlée que constitue la remise en cause de tous les droits, ils décident un 49-3 social et imposent d’appliquer ce texte.

 
Acte III : chantage à la revalorisation des salaires pour mettre en place l’évaluation

Et la ministre de déclarer : «Il y a une discussion sur le PPCR qui va nous amener à revoir leur rémunération [celle des enseignants, ndlr] mais aussi leur évaluation». C’est bien le processus du protocole PPCR qu’elle veut mettre en place : avancement modifié, carrière allongée, évaluation en lieu et place de la notation. Il s’agit de remplacer les règles statutaires en matière d’avancement et d’inspection par une évaluation « au niveau le plus proche », donc par définition soumise à l’arbitraire local.

Les annonces de la ministre sur BFM ce dimanche 17 avril de revalorisation exclusivement dans le premier degré (ISAE) ne peuvent cacher la réalité : la revalorisation serait de 200 € en octobre 2016 et 200 € en avril ou mai 2017. Un plat de lentilles !

Pour FO, la revalorisation des traitements des personnels ne passe pas l’évaluation «au niveau le plus proche» dans chaque service comme le prévoit PPCR. Elle passe par le juste retour des pertes subies depuis des années : 8% depuis 2010 et 50 points d’indice pour tous, 20% depuis 2000. Les 1,2% en 2 ans (0,6% en juillet 2016 et 0,6% en mars 2017) ne correspondent pas à ce qui a été perdu.

Rappelons que le salaire net des enseignants – premier et second degré- a baissé de 1% en euros constants entre 2012 et 2013 (note DEPP n°31), que le salaire moyen a encore baissé de 1,48% entre 2014 et 2015 (Bilan social MEN, 2015). Dans le même temps la retenue pour pension civile passe – suite à la réforme Hollande-Ayrault de 2012 – de 8,39% en 2012 à 11,10% en 2020…

Elle est de 9,94% en 2016 puis de 10,29% en 2017.

Dans le même temps 100 milliards sont donnés au MEDEF en 3 ans. L’alignement de l’ISAE des professeurs des écoles sur celle du second degré (ISOE) ne représenterait que 300 millions…

Malgré tous les trucages et les campagnes de communication, chacun constate que son salaire baisse d’année en année à échelon équivalent. Ce qui est certain, c’est qu’en 2018, le traitement sera inférieur à celui de 2015….

 
FO prendra ses responsabilités en proposant l'action commune pour que l’évaluation Vallaud-Belkacem soit abandonnée.

Personne ne peut croire que nos salaires pourraient augmenter si le Code du Travail et nos statuts particuliers sont démantelés, si notre temps de travail, nos obligations de service, notre paye sont définis localement.

A l’appel de FO, de la CGT, FSU et Solidaires grève interprofessionnelle le 28 avril pour le retrait du projet de loi Travail. FO met en discussion dans tous les services, la grève jusqu’au retrait.