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vendredi 20 décembre 2013

CTM du 19 décembre : déclaration liminaire de la FNEC FP FO

 

Madame, Monsieur,
Avant d'en venir aux dossier plus généraux je voudrais dire que dans les conditions de la tenue de ce CTM, - les documents sur le bilan de la rentrée 2013 nous étant parvenus hier à 20 heures et ceux sur la rentrée 2014 remis à l'instant sur table - celui-ci ne pourra aller au delà d'une simple information donnée par l'administration.
Sur les STI, je m'associe à la demande faite par l'intervenant précédent d’inscription à l'ordre du jour, c'est d'ailleurs ce que nous avions demandé lors du CTM précédent.
J'en viens maintenant à deux dossiers particulièrement importants.

Le 12 décembre le ministre a annoncé la poursuite des discussions sur les missions et les obligations de service des enseignants du secondaire. Nous en prenons acte.
Il est positif que le ministre ait ainsi, en particulier, pris en compte la grève, reconduite plusieurs jours par les professeurs de classes préparatoires.
Redisons ici que nos collègues ne sont pas des privilégiés, et que les tentatives d'opposer une partie des enseignants aux autres ont fait long feu.
Les discussions doivent avoir lieu sans urgence et sans pression.

Mais surtout elles doivent avoir lieu sur d'autres bases et principes que ceux sur lesquels elles ont commencé, pour déboucher sur d'authentiques améliorations pour les personnels et non des régressions.
C'est ainsi que la définition des obligations de service des enseignants doit rester fondée sur le système dérogatoire des maxima hebdomadaires d'heures d'enseignement disciplinaire, comme le stipulent les décrets du 25 mai 1950 et le statut particulier des PLP. La référence à la réglementation générale de la fonction publique, autrement dit aux 1607 heures annuelles doit être abandonnée.
 
Elle va de pair avec l'introduction dans les obligations de service d'une liste de missions, de réunions obligatoires qui débouchent sur un allongement du temps de présence, et seront régies localement, voire même par les CA. Cette liste rend de plus les certifiés et les PLP interchangeables, dans une logique d'unification des corps qui ne dit pas son nom.
Les heures de réduction de service doivent être maintenues et améliorées, toutes les dispositions qui tendent à réduire les rémunérations doivent être supprimées tout comme les lettres de missions.
Les personnels ont de nombreuses revendications, portant sur leurs conditions de travail et de rémunération, et à ce jour elles n'ont pas été entendues. En particulier en matière de salaire, les rémunérations nettes baisseront encore au début 2014, tandis que la TVA augmentera pour financer le crédit d'impôt aux entreprises. La question du pouvoir d'achat, et donc de l'augmentation de la valeur du point d'indice est la première des revendications.
Nous revenons encore sur la question des rythmes scolaires.
Le ministre n'a toujours pas répondu aux demandes qui sont de plus en plus largement portées.
Des grèves importantes ont eu lieu associant les personnels enseignants du premier degré et les personnels territoriaux, la dernière appelée très largement le 5 décembre.
 
Une large intersyndicale qui regroupe des fédérations et syndicats du premier degré et les personnels territoriaux (FO, CGT, SNUIPP-FSU, SNUclias-FSU, FAEN ) exige ensemble « la suspension de cette réforme et l'ouverture immédiate de discussions pour une autre réforme ».
 
Le conflit installé maintenant depuis plusieurs mois ne peut trouver de solution dans un délai supplémentaire accordé aux mairies, jusqu'à fin janvier pour rendre leur projet.
 
La solution passe nécessairement par l'annonce de la suspension de la réforme, ce qui implique qu'elle ne soit non seulement pas généralisée à la rentrée prochaine mais que les communes qui l'ont engagée puissent s'en dégager.
Pour Force Ouvrière il faut rétablir des journées scolaires, un temps scolaire, séparés du temps et des activités périscolaires. Il faut que la responsabilité de l'Etat d'assurer l'égalité des droits en matière scolaire sur tout le territoire national soit nettement réaffirmée. Cela passe par l'abrogation du décret du 24 janvier 2013 qui met en place la réforme des rythmes.
A l'inverse l'affirmation du droit à la différence entre les territoires débouche sur la différence des droits, dans la logique d'une territorialisation de l'école et d'une décentralisation toujours plus accentuées. Cela invalide toutes les déclarations d'intention sur la lutte contre les inégalités.
 
Le ministre a déclaré qu' « on ne peut réformer contre les enseignants ». La récente grève des professeurs des classes préparatoires en est une illustration.
 
Il est donc temps, plus que temps, d'en tirer les conséquences et d'offrir une issue positive au conflit sur les rythmes scolaires.
Je vous remercie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 

Le ministre reporte ses décisions sur les statuts mais maintient ses intentions. Il ne répond pas sur les rythmes scolaires.

Ce jeudi 12 novembre Vincent Peillon a reçu toutes les fédérations syndicales pour leur annoncer ses décisions concernant les “chantiers métiers et statuts” après les 6 premiers groupes de travail concernant les personnels enseignants et les formateurs.
 
 

Il a indiqué ne vouloir prendre aucune décision immédiate sur les statuts des personnel en particulier la réécriture des décrets de 50 et du décret statutaire sur les Professeurs des écoles.

Cela signifie que pour les professeurs des classes préparatoires, il renonce pour l'instant à baisser les rémunérations et aussi à modifier les obligations de service pour eux comme pour tous les professeurs du secondaire.
Il a ajouté vouloir poursuivre dès le début janvier la discussion sur les mêmes bases et principes.

Le ministre a déclaré: “Il n'y aura pas de passage en force. Il faut remettre le travail sur le métier. S'il n'est pas possible de prendre des décisions pour la rentrée 2014, on verra pour 2015
Il a annoncé pouvoir acter des mesures concernant les directeurs d'école, concernant les RASED, concernant les formateurs du premier et du second degré et les conseillers pédagogiques en matière de régime indemnitaire et de décharge de service.

S'agissant des conseillers pédagogiques du premier et du second degré il annonce renoncer à l'annualisation de leur temps de travail.
Il annonce vouloir poursuivre en janvier la discussion sur l'Education prioritaire sur les bases initiales, notamment en matière de pondération horaire.

Pour Force Ouvrière il s'agit d'une première prise en compte de la formidable mobilisation des professeurs de CPGE en grève depuis le 9 décembre et d'une première réponse aux centaines de prises de position contre les projets du ministre dans les établissements secondaires.
Force Ouvrière a demandé au ministre de ne pas poursuivre les discussions statutaires sur les mêmes bases et de confirmer que les décrets de 50 et que tous les décrets statutaires seront intacts pour la prochaine rentrée.

Le ministre a répondu qu'il veut poursuivre sur les mêmes bases et principes mais « sans urgence ni pression » « pour ne pas déstabiliser les établissements » Le ministre annonce l'ouverture de discussions sur les lycées professionnels.
Il n'a pas répondu à la demande de Force Ouvrière de répondre aux personnels du premier degré et territoriaux sur la question des rythmes scolaires en suspendant sa réforme et en retirant son décret.

La FNEC FP-FO appelle ses syndicats à poursuivre la campagne d’information et de mobilisation de personnels, à multiplier les prises de position exigeant le maintien de toutes les garanties statutaires et posant toutes les revendications, notamment en matière de rémunération et de conditions de travail.
La FNEC FP-FO réaffirme son soutien à la grève des professeurs de classes préparatoires et à leur exigence de retrait définitif du projet du ministre.

Les annonces du ministre prouvent que les personnels ont raison lorsqu'ils veulent le maintien de leurs garanties statutaires comme sur les rythmes scolaires.
Jusqu'à présent le ministre n'a pas désamorcé le conflit sur les rythmes scolaires.
 
Force Ouvrière participera le mardi 17 à la réunion interfédérale qui se tiendra sur cette question au siège du SNUIPP-FSU.