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vendredi 9 septembre 2016

Contractuels enseignants : le ministère entend recruter massivement des contractuels dans les 1er et 2nd degrés en lieu et place de fonctionnaires !

Le ministère de l’éducation nationale a publié deux décrets et trois arrêtés qu’il présente comme de simples règles de gestion concernant le recrutement, la rémunération, l’évaluation professionnelle des contractuels.

Sous couvert de mise en place de règles de gestion concernant les contractuels enseignants de l’éducation nationale, le ministère s’apprête en fait à recruter en masse des contractuels enseignants aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, ce qui est nouveau dans le 1er degré alors que des dizaines de candidats sont inscrits sur les listes complémentaires et sont en attente d’être recrutés. Ces recrutements de contractuels sont en totale contradiction avec la loi qui précise : « Sauf dérogation prévue par une disposition législative, les emplois civils permanents de l’Etat, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics à caractère administratif sont, à l’exception de ceux réservés aux magistrats de l’ordre judiciaire et aux fonctionnaires des assemblées parlementaires, occupés soit par des fonctionnaires régis par le présent titre, soit par des fonctionnaires des assemblées parlementaires, des magistrats de l’ordre judiciaire ou des militaires dans les conditions prévues par leur statut. » (article 3 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 – les dérogations prévuessont pour les missions où il n’existe pas de corps de fonctionnaire, ce qui n’est pas le cas des corps d’enseignant).


Extrapolation de notre part ?

Lors d’un groupe de travail qui s’est tenu le 30 août dernier sur les moyens de remplacement, Monsieur Bernard LEJEUNE, directeur de cabinet, a indiqué que le ministère allait recruter des contractuels pour régler le problème du non remplacement des collègues absents dans les académies de Créteil et Versailles, et ce pour le 1er et le second degré, précisant que ces académies avait une politique de prévisions et d’anticipation des ces recrutements.

Ces textes du ministère prévoient un recrutement des contractuels au niveau licence, voire bac + 2.

Rappelons que l’éducation nationale est dans un contexte de recrutement et d’attractivité difficiles essentiellement dû à l’exigence d’un master 2 pour tous les candidats. Le ministère entend donc remédier à ces difficultés en recrutant des contractuels en contournant le niveau de recrutement qu’il a lui-même mis en place.

Notre organisation revendique, depuis la mise en place de la masterisation, son abandon et un retour à un recrutement des candidats au niveau licence.

Autre volonté du ministère, améliorer la rémunération des contractuels en demandant aux académies de mettre en place des grilles d’avancement avec comme début et fin de grille les indices majoré 367 et 821.

Rappelons que les certifiés et les professeurs des écolesfonctionnairestitulaires bénéficient respectivement desindices 349 à 783,soit respectivement, à la valeur du point d’indice actuelle, 83,85 € de moins que ce qui est prévu pour les contractuels en début de carrière et 177 € en fin de carrière.

C’est bien pour nos collègues contractuels, mais pourquoi une telle différence ? Le ministère ne veut-t-il pas pousser les étudiants à renoncer à devenir fonctionnaire car quel intérêt pour eux à faire deux années d’étude de plus pour gagner moins ?

L’avancement dans la grille, qui sera différente d’une académie à une autre, sera lié au résultat de leur entretien d’évaluation professionnelle mené par les corps d’inspection en lieu et place de l’inspection. C’est la mise en place de l’avancement au mérite quise met en place pour les contractuels enseignants au moment où la ministre a annoncé sa volonté de réformer l’évaluation professionnelle pour les enseignants titulaires.

La FNEC FP FO, comme en 2012, s’opposera à l’entretien d’évaluation professionnelle des enseignants.

La FNEC FP FO demande

  • que tous les contractuels qui le souhaitent soient réemployés,
  • un véritable plan de titularisation et l’abandon du dispositif SAUVADET,
  • 50 points d’indice en plus et 8% d’augmentation pour tous les fonctionnaires et contractuels.

Pour en finir avec l’APC, la confusion scolaire/périscolaire, les PEdT,... l’abrogation du décret instaurant les rythmes scolaires est plus que jamais à l’ordre du jour !

Pour en finir avec l’APC, la confusion scolaire/périscolaire, les PEdT,... l’abrogation du décret instaurant les rythmes scolaires est plus que jamais à l’ordre du jour !

En cette rentrée scolaire marquée par une détérioration sans précédent des conditions d’enseignement des personnels, le SNUDI-FO constate que les effets néfastes du décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013, instaurant la réforme des rythmes scolaires, ne font que s’accroître. Les faits l’attestent : ce décret instaure le désordre dans les écoles et ouvre la porte à l’intrusion généralisée des municipalités dans l’enseignement, à la mise sous tutelle des PE, fonctionnaires d‘Etat, par les élus locaux.


Chennevières, Angoulême, Saint-Doulchard, Toulouse, ... des mairies toujours plus intrusives !

Ainsi à Toulouse, la mairie s’autorise à publier un règlement intérieur des Centres de Loisirs Associés à l’Ecole (CLAE), dans lequel il est explicitement prévu que les élèves restent sous la responsabilité des enseignants entre la fin de la classe à 16h00 et le début des activités périscolaires à 16h15. Ainsi le maire prétend imposer qu’ils devront effectuer 15 minutes supplémentaires quotidiennement, soit 1 heure hebdomadaire.


Les PE ne veulent ni des APC, ni des rythmes scolaires !

De manière générale, le SNUDI-FO constate que la réforme des rythmes scolaires est rejetée par la
grande majorité des enseignants et des parents. Tous déplorent que, bien loin des déclarations lénifiantes sur le bien-être des enfants, la mise en place des activités périscolaires correspond en fait à
une recherche d’économies budgétaires et à la volonté de créer la confusion scolaire/périscolaire nuisible au respect du statut de fonctionnaire d’Etat des enseignants.

La mise en place des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC) contenues dans le décret sur les rythmes scolaires, non seulement ne répond pas aux nécessités, mais conduit à des désorganisations horaires tant pour les élèves que pour les personnels communaux. En outre, elles se substituent à des missions qui relèvent de l’enseignement spécialisé (ASH) également victime, au nom de l’inclusion scolaire, des restrictions budgétaires drastiques.

Le SNUDI-FO rappelle que ces APC découlent du décret Peillon sur la mise en œuvre des rythmes scolaires comme l’annualisation des obligations réglementaires de service (ORS) des titulaires remplaçants, la suppression de la coupure du mercredi matin, les PEdT, les 108 heures annualisées...


Les PE ne veulent pas le boycott, ils veulent l’abrogation des décrets Rythmes scolaires.

Ils veulent rester fonctionnaires d’Etat.

Enfin, le SNUDI-FO dénonce le fait que les enseignants soient submergés de convocations à des réunions et animations pédagogiques décrétées« obligatoires » sans aucun support réglementaire.

Cette réforme aboutit dans les faits à substituer aux enseignants, des personnels communaux, souvent en grande précarité, dont les conditions de travail sont sans cesse détériorées.

Ainsi le gouvernement a eu la triste audace de publier au mois de juillet un décret assouplissant les normes d’encadrement des animations, provoquant d’ailleurs la colère des personnels et des syndicats d’animateurs.

Dans ces conditions, le SNUDI-FO rappelle qu’il revendique l’abrogation du décret n° n°2013-77 du 24 janvier 2013 qui a instauré la réforme des rythmes scolaires, y compris l’APC.


Ni APC, ni temps supplémentaire de réunion

Pour le SNUDI-FO, il n’est pas question que le temps des APC soit reconverti en temps supplémentaire de réunions pour développer « le travail en équipe, comme les multiples partenariats éducatifs ou médico-sociaux et un lien renforcé avec les familles. »

Un tel processus aggraverait la forfaitisation en cours, initiée avec le nouveau décret sur les ORS, et accentuerait davantage encore la mise sous tutelle des PE par les divers partenaires et en particulier les municipalités.

Le SNUDI-FO appelle les personnels du 1er degré à participer aux manifestations prévues le 15 septembre, à l’appel des confédérations FO, CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’UNEF, des syndicats lycéens UNL et FIDL, pour l’abrogation de la loi « travail », imposée par la force, via le 49-3, aux salariés.

Contractuels enseignants : le ministère entend recruter massivement des contractuels dans les 1er et 2nd degrés en lieu et place de fonctionnaires !

Le ministère de l’éducation nationale a publié deux décrets et trois arrêtés qu’il présente comme de simples règles de gestion concernant le recrutement, la rémunération, l’évaluation professionnelle des contractuels.

Sous couvert de mise en place de règles de gestion concernant les contractuels enseignants de l’éducation nationale, le ministère s’apprête en fait à recruter en masse des contractuels enseignants aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, ce qui est nouveau dans le 1er degré alors que des dizaines de candidats sont inscrits sur les listes complémentaires et sont en attente d’être recrutés. Ces recrutements de contractuels sont en totale contradiction avec la loi qui précise : « Sauf dérogation prévue par une disposition législative, les emplois civils permanents de l’Etat, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics à caractère administratif sont, à l’exception de ceux réservés aux magistrats de l’ordre judiciaire et aux fonctionnaires des assemblées parlementaires, occupés soit par des fonctionnaires régis par le présent titre, soit par des fonctionnaires des assemblées parlementaires, des magistrats de l’ordre judiciaire ou des militaires dans les conditions prévues par leur statut. » (article 3 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 – les dérogations prévuessont pour les missions où il n’existe pas de corps de fonctionnaire, ce qui n’est pas le cas des corps d’enseignant).


Extrapolation de notre part ?

Lors d’un groupe de travail qui s’est tenu le 30 août dernier sur les moyens de remplacement, Monsieur Bernard LEJEUNE, directeur de cabinet, a indiqué que le ministère allait recruter des contractuels pour régler le problème du non remplacement des collègues absents dans les académies de Créteil et Versailles, et ce pour le 1er et le second degré, précisant que ces académies avait une politique de prévisions et d’anticipation des ces recrutements.

Ces textes du ministère prévoient un recrutement des contractuels au niveau licence, voire bac + 2.

Rappelons que l’éducation nationale est dans un contexte de recrutement et d’attractivité difficiles essentiellement dû à l’exigence d’un master 2 pour tous les candidats. Le ministère entend donc remédier à ces difficultés en recrutant des contractuels en contournant le niveau de recrutement qu’il a lui-même mis en place.

Notre organisation revendique, depuis la mise en place de la masterisation, son abandon et un retour à un recrutement des candidats au niveau licence.

Autre volonté du ministère, améliorer la rémunération des contractuels en demandant aux académies de mettre en place des grilles d’avancement avec comme début et fin de grille les indices majoré 367 et 821.

Rappelons que les certifiés et les professeurs des écolesfonctionnairestitulaires bénéficient respectivement desindices 349 à 783,soit respectivement, à la valeur du point d’indice actuelle, 83,85 € de moins que ce qui est prévu pour les contractuels en début de carrière et 177 € en fin de carrière.

C’est bien pour nos collègues contractuels, mais pourquoi une telle différence ? Le ministère ne veut-t-il pas pousser les étudiants à renoncer à devenir fonctionnaire car quel intérêt pour eux à faire deux années d’étude de plus pour gagner moins ?

L’avancement dans la grille, qui sera différente d’une académie à une autre, sera lié au résultat de leur entretien d’évaluation professionnelle mené par les corps d’inspection en lieu et place de l’inspection. C’est la mise en place de l’avancement au mérite quise met en place pour les contractuels enseignants au moment où la ministre a annoncé sa volonté de réformer l’évaluation professionnelle pour les enseignants titulaires.

La FNEC FP FO, comme en 2012, s’opposera à l’entretien d’évaluation professionnelle des enseignants.

La FNEC FP FO demande

  • que tous les contractuels qui le souhaitent soient réemployés,
  • un véritable plan de titularisation et l’abandon du dispositif SAUVADET,
  • 50 points d’indice en plus et 8% d’augmentation pour tous les fonctionnaires et contractuels.

lundi 9 mai 2016

Journées de refondation de l'école : aveuglement et obstination !

Grande opération de com’ pour vanter le bilan gouvernemental à l’occasion des journées de la refondation. F. Hollande, M. Valls, les 3 derniers ministres de l’éducation nationale sont présents.
Opération d’auto célébration assez peu risquée il est vrai, puisque l’assistance convoquée pour la circonstance est composée essentiellement de cadres de l’éducation nationale, d’experts proches du cabinet de la ministre, d’élus locaux proches du pouvoir.


F. Hollande : « quand je dis ça va mieux, je peux dire aussi ça va mieux pour l’école ».

Il fallait oser ! Rythmes scolaires, réforme du collège... aucune des mesures de la refondation ne passe. Un tout récent rapport de l’IGEN sur la réforme du collège le confirme et s’alarme : dans 25% des collèges (et probablement beaucoup plus), la mise en œuvre de cette réforme est tout simplement bloquée.

Dans son discours, un aveu échappe à F. Hollande : « La réforme du collège est une bonne réforme, il faut lui donner toute sa place, toutes ses chances ». Il y a loin de la coupe aux lèvres !

Les personnels rejettent la loi de refondation ? Qu’à cela ne tienne : « ça va mieux », donc « on continue ».


Morceaux choisis du discours de Hollande :

« La refondation de l’école représente la réussite pour tous et donc la réussite de la France »... alors qu’il manque 40 000 enseignants, que les classes sont surchargées...

« Il faut mettre le système d’enseignement au service de l’économie »
Et voilà l’école à l’heure de la loi Macron et du projet El Khomri. Le vrai contenu de la refondation : mettre les enseignants au service du patronat.

« Le rôle de l’enseignant est d’éduquer les jeunes à l’esprit critique (...) au décryptage des réseaux sociaux »
Former à l’esprit critique en supprimant 400 heures de cours disciplinaires sur toute une scolarité au collège ? Reste donc « Facebook » : et pour cela en effet, plus besoin de disciplines.

« La réforme des rythmes scolaires a permis d’offrir la possibilité d’activités extrascolaires ».
Elle a aussi pour conséquences la dislocation de l’école, l’ingérence grandissante des collectivités locales. Pour ce qui est des activités extrascolaires, rappelons qu’elles sont payantes dans plus d’un tiers des communes. Cette proportion ne cesse d’augmenter.


La prochaine étape : s’attaquer à la carrière des enseignants, et à l’évaluation ?

N. Vallaud Belkacem : « la question du parcours de carrière des personnels de l’éducation nationale de tous les niveaux (...) est en train d’être repensée pour faire en sorte qu’on puisse mieux reconnaitre le travail des enseignants, leur progression de carrière, leur engagement car il est des missions comme des responsabilités particulières que les enseignants prennent dans les établissements qui doivent être mieux valorisées » (Café pédagogique, 4 mai 2016).

C’est la transposition de PPCR (parcours professionnels carrières rémunérations) à l’éducation nationale, pour s’attaquer à l’avancement, et à tous les statuts particuliers.

« Mieux reconnaître le travail des enseignants » ? C’était déjà le prétexte avancé par Peillon et Hamon pour redéfinir les obligations de service des enseignants du second degré. Depuis, le décret Hamon (Août 2014) s’est traduit par la suppression de décharges statutaires, une multiplication des tâches et une baisse de la rémunération.


STOP ! Il faut arrêter le désastre !

Tous les personnels, administratifs, de direction, enseignants, font le même constat :
La charge de travail est de plus en plus lourde. Les garanties statutaires, les droits sont attaqués.
Tout cela pour mettre en œuvre des mesures qui dégradent le service public, qui détruisent l’école républicaine pour la transformer en école des territoires.

Voilà le bilan de la loi de Refondation. Il n’y a aucun consensus.

Postes, statuts, salaires... toutes les revendications demeurent.

Ce sont ces revendications que la FNEC FP FO et tous ses syndicats portent à tous les niveaux, en direction de la ministre, des recteurs, des inspecteurs d’académie.

Au moment où les salariés font bloc avec FO, CGT, FSU, Solidaires pour gagner le retrait du projet El Khomri, la FNEC FP FO invite les personnels à répondre à l’appel des organisations à se réunir en AG pour discuter de l’action efficace, y compris la grève.

La FNEC FP FO appelle les personnels à se réunir dans les écoles, les établissements, les services, pour en débattre.

Augmentation de l'ISAE : Réalité et tour de passe-passe

Le Premier ministre a conclu les journées de refondation de l’École les 2 et 3 mai 2016 par l'annonce d'une augmentation de 800 € de l'ISAE qui passe à 1200€ brut annuel.

Cette annonce fait suite aux déclarations du Président de la République qui en ouverture de ces journées, faisant fi de la dégradation constante des conditions de travail des enseignants et des conséquences dramatiques de la mise en place des rythmes scolaires, s'est auto congratulé en déclarant que depuis la loi de refondation, « l'école va mieux ». L’ex ministre Peillon précisant « Il n’y aura pas un homme d’Etat raisonnable qui reviendra sur la Refondation »


L’ISAE à 1200€ n’efface pas le gel du point d’indice depuis 6 ans

Avec cette annonce la ministre reconnait que le traitement des enseignants comme des fonctionnaires en général reste un problème. Pour autant cette annonce ne fait pas disparaître le blocage des traitements de tous les fonctionnaires depuis 6 ans.

Pour les professeurs des écoles -qui en bénéficieront sans être dupes- elle ne fait pas le compte. Pour les personnels de toutes les autres catégories qui n'en verront pas la couleur, elle confirme la volonté permanente du gouvernement d'opposer les catégories entre elles et de substituer au traitement indiciaire, des primes et indemnités, par nature aléatoires voire arbitraires.

Cette annonce n’est bien entendu pas sans rapport avec la mobilisation qui s'est exprimée lors des deux journées de grève interprofessionnelle du 31 mars et du 28 avril pour le retrait du projet de loi El Khomry. Elle ne peut pas faire oublier le rejet par les PE des conséquences de la réforme des rythmes scolaires dont le dosser n’est pas clos.


L’ISAE à 1200€ dans le cadre du PPCR

En effet, la ministre précise que cette augmentation va de pair avec le fait «de revoir le parcours de carrière de tous les enseignants (...) »

Concrètement cette annonce, saluée par tous les tenants de la Refondation, s’inscrit dans la logique de PPCR, que FO n’a pas signé, qui prévoit d’allonger les carrières des fonctionnaires (avancement à la seule ancienneté) et de remplacer la notation par une évaluation subjective sur objectif au niveau local.

La FNEC FP-FO n’acceptera pas la remise en cause de la notation chiffrée au profit d’une "évaluation" locale qui livrerait les enseignants à l’arbitraire.

C’est la logique de l’inversion des normes du projet de loi El Khomry rejeté massivement par les salariés avec FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL.


La FNEC FP-FO réaffirme toutes les revendications

Dans ces conditions, la FNEC FP-FO réaffirme sa revendication d’augmentation de 8% du point d’indice et de 50 points d’indice pour tous, le versement de l’ISAE à tous les PE et aux contractuels et son intégration dans le traitement.



Abandon de la réforme du collège et de la réforme des rythmes scolaires.

Retrait du projet de la loi El Khomry

lundi 25 avril 2016

La ministre serait bien inspirée de ne pas ouvrir à nouveau le dossier évaluation !


Acte I : V. Peillon obligé d’abroger en 2012

 Contraint d’abroger le décret Chatel sur l’évaluation dès son arrivée au ministère en 2012 suite à la mobilisation des personnels avec leurs organisations syndicales, V. Peillon n’en avait pas moins promis que ce dossier était en suspens car « un simple retour à la situation antérieure n’est pas non plus souhaitable ».

 
Acte II : Najat Vallaud-Belkacem veut se servir du protocole PPCR en 2016

Le 12 avril dernier, sur RMC, la ministre annonce qu’elle veut utiliser le protocole PPCR pourtant rejeté par FO, CGT, Solidaires qui représentent plus de 50% des voix dans la fonction publique.

Qu’importe pour la ministre et le premier ministre : ajoutant à la politique de terre brûlée que constitue la remise en cause de tous les droits, ils décident un 49-3 social et imposent d’appliquer ce texte.

 
Acte III : chantage à la revalorisation des salaires pour mettre en place l’évaluation

Et la ministre de déclarer : «Il y a une discussion sur le PPCR qui va nous amener à revoir leur rémunération [celle des enseignants, ndlr] mais aussi leur évaluation». C’est bien le processus du protocole PPCR qu’elle veut mettre en place : avancement modifié, carrière allongée, évaluation en lieu et place de la notation. Il s’agit de remplacer les règles statutaires en matière d’avancement et d’inspection par une évaluation « au niveau le plus proche », donc par définition soumise à l’arbitraire local.

Les annonces de la ministre sur BFM ce dimanche 17 avril de revalorisation exclusivement dans le premier degré (ISAE) ne peuvent cacher la réalité : la revalorisation serait de 200 € en octobre 2016 et 200 € en avril ou mai 2017. Un plat de lentilles !

Pour FO, la revalorisation des traitements des personnels ne passe pas l’évaluation «au niveau le plus proche» dans chaque service comme le prévoit PPCR. Elle passe par le juste retour des pertes subies depuis des années : 8% depuis 2010 et 50 points d’indice pour tous, 20% depuis 2000. Les 1,2% en 2 ans (0,6% en juillet 2016 et 0,6% en mars 2017) ne correspondent pas à ce qui a été perdu.

Rappelons que le salaire net des enseignants – premier et second degré- a baissé de 1% en euros constants entre 2012 et 2013 (note DEPP n°31), que le salaire moyen a encore baissé de 1,48% entre 2014 et 2015 (Bilan social MEN, 2015). Dans le même temps la retenue pour pension civile passe – suite à la réforme Hollande-Ayrault de 2012 – de 8,39% en 2012 à 11,10% en 2020…

Elle est de 9,94% en 2016 puis de 10,29% en 2017.

Dans le même temps 100 milliards sont donnés au MEDEF en 3 ans. L’alignement de l’ISAE des professeurs des écoles sur celle du second degré (ISOE) ne représenterait que 300 millions…

Malgré tous les trucages et les campagnes de communication, chacun constate que son salaire baisse d’année en année à échelon équivalent. Ce qui est certain, c’est qu’en 2018, le traitement sera inférieur à celui de 2015….

 
FO prendra ses responsabilités en proposant l'action commune pour que l’évaluation Vallaud-Belkacem soit abandonnée.

Personne ne peut croire que nos salaires pourraient augmenter si le Code du Travail et nos statuts particuliers sont démantelés, si notre temps de travail, nos obligations de service, notre paye sont définis localement.

A l’appel de FO, de la CGT, FSU et Solidaires grève interprofessionnelle le 28 avril pour le retrait du projet de loi Travail. FO met en discussion dans tous les services, la grève jusqu’au retrait.

Circulaire de rentrée 2016 : enfumage et obstination !


La ministre choisit la fuite en avant au lieu de répondre aux personnels mobilisés.

Tel est l’aveu d’impuissance face aux personnels qui ne peuvent accepter n’importe quoi.

Au lieu de répondre, la ministre choisit d’occuper l’espace médiatique et de poursuivre l’entreprise d’enfumage les 2 et 3 mai avec des «journées de la refondation de l’école» pour «redonner du sens et de la cohérence» aux réformes. Les personnels ne sont pas dupes car avec 4 ans de contre-réformes continuelles, ils en ont assez, résistent et se battent. Si la ministre souhaite «retrouver l’esprit de la concertation pour la refondation de l’école», elle serait bien inspirée de recevoir l’intersyndicale du second degré qui demande depuis un an l’abrogation de la réforme du collège. Mais elle choisit, comme le Premier ministre et El Khomri, ses interlocuteurs dans un simulacre de négociations, la CFDT et l’UNSA. La FNEC FP-FO s’est adressée à Najat Vallaud-Belkacem pour lui demander de rétablir des discussions normales avec les organisations qui ne partagent pas ses orientations.


La circulaire de rentrée se veut un catalogue de mesures mais les personnels sont têtus et le statut aussi !

- Du CP à la 3ème, au nom d’une «école plus juste et plus efficace», la ministre souhaite «consolider les évolutions entreprises depuis 2012» avec les nouveaux programmes 2016 sur les cycles 2, 3 et 4. Neuf années de programmes scolaires réécrits dans une «approche curriculaire» pour conduire à une «coopération plus large et plus approfondie entre les enseignants des 1er et 2nd degrés» via le conseil école-collège et les «échanges de pratiques inter-degrés». Les allers-retours des PE, certifiés, agrégés dans deux structures distinctes remettent en cause corps et statuts particuliers. Mais les personnels ne veulent pas d’affectations anti statutaires impossibles aujourd’hui avec la protection du statut de la fonction publique.


aDans le premier degré, «un effort budgétaire exceptionnel»

La circulaire de rentrée pratique la méthode Coué. Tout va mieux : «3900 emplois en plus», «1000 pour la scolarisation des moins de 3 ans». La ministre oublie les chiffres publiés au budget. Entre 2013 et 2015, 2050 postes n’ont pas été pourvus. Depuis 2008, seuls 54 328 nouveaux PE ont remplacé les 70 000 départs en retraite. 3329 écoles ont fermé en 7 ans et 710 écoles en deux ans. La scolarisation des 2 ans a été divisée par 2 entre 2008 et 2016. Les personnels le vivent et multiplient les délégations à tous les niveaux !


aDans le second degré, «la réforme du collège»

Enumérons simplement les objectifs de la ministre qui n’a toujours rien entendu : «maîtrise du socle», «organisation des enseignements disciplinaires redéfinie», «enseignement selon des modalités diverses» associant «enseignement communs», «accompagnement personnalisé» et EPI, «démarche de projet», «parcours éducatifs», «école inclusive», «autonomie», «individualisation des parcours». Malgré les pressions de toutes sortes, c’est le refus qui l’emporte. La résistance est toujours là. La mobilisation ne diminue pas. A moins de 6 mois de la rentrée, l’inspection générale reconnaît que la réforme des collèges est fortement compromise dans un quart des établissements.


aPour tous : «Une école ouverte et inclusive»

L’école Peillon-Vallaud-Belkacem demande «l’engagement des collectivités territoriales», des «associations», des «citoyens», «la mobilisation des acteurs locaux», des «parents», «PMI , CAF, réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement aux parents», etc. Dans le même temps, la campagne d’information estivale 2016 «Reviens te former» permettrait la réinscription de tous les élèves ayant échoué aux examens avec des cours à la carte.

Et comme la barque n’est pas assez pleine, l’élève orienté en LP aura le droit, aux vacances de Toussaint 2016, de changer de type d’établissement dans le cadre de la «période de consolidation et de confirmation de l’orientation». L’inclusion passe aussi par la suppression de la 6ème SEGPA et la refonte de la circulaire EREA. Les personnels refusent une Ecole ouverte à tous vents au nom de la territorialisation et du désengagement de l’Etat.


«Une logique ambitieuse»

Le numérique qui instruit, valide les diplômes, forme, voilà l’avenir ! Les outils de télétravail (Article 26 du projet de loi Travail) ne vont pas manquer : Eduscol, Canopé, Viaeduc, M@gistère, Eduthèque, English for Schools, Deutsch für Schulen, Livret scolaire numérique (LSUN) obligatoire tout au long de chaque cycle, nouveau B2i commun au second degré et à l’enseignement supérieur. Pour la ministre un «recours croissant de tous les enseignements aux outils et ressources numériques» avec formation au numérique obligatoire en 2016-2017 devient le nec plus ultra de ce XXIème siècle. Sans doute, la ministre sourde aux revendications n’a-t-elle pas entendu le refus massif des enseignants aux formations-formatage et la volonté des enseignants d’instruire. On peut se demander si elle veut encore des professeurs sous statut ou si un bénévole formé au numérique ne fera pas l’affaire !

 
«Le développement de l’apprentissage»

Au plan de 500 000 formations supplémentaires du discours présidentiel, la ministre répond par le développement massif de l’apprentissage en LP avec un partenariat renforcé avec les régions. Les parcours mixtes (voie scolaire et apprentissage) sont encouragés, tout comme le jumelage collèges, LP et CFA. La ministre veut détruire les LP, les personnels s’y opposent.

 

La ministre ne doit pas considérer que quitus est donné à ses réformes. Il n’y a aucun consensus. Aussi, a contrario des objectifs ministériels «de réunir la communauté éducative pour faire un point d’étape dans la mise en oeuvre de la loi de refondation», la FNEC FP-FO oppose les personnels réunis en AG pour décider la grève et ses suites, le 28 avril, pour le retrait du projet de loi Travail. Gagner sur le projet El Khomri ouvre la voie au retrait des contre-réformes. La ministre sait que les personnels ont bien compris la cohérence de toutes les «réformes» liées à la refondation de l’école. Elle devra en tenir compte.

Carnet de suivi des élèves en maternelle : un nouveau dispositif contre le statut …

Le 15 octobre 2015, rappelons que la ministre a fait adopter au CSE, grâce à l’arrivée in extrémis de la représentante du MEDEF, le décret relatif à l’évaluation des élèves. FO a voté contre ce décret.


… contre l’indépendance pédagogique individuelle !
La ministre remplace le livret de compétences jugé « trop complexe » par le livret scolaire de la scolarité obligatoire dans le but de faire « évoluer et diversifier les modalités de notation pour éviter une « notation-sanction » à « faible valeur pédagogique » et lui substituer une évaluation positive. Elle précise que l’objectif du décret est d’éviter la notation-sanction, considérant que la note serait discriminatoire…
Pour le SNUDI-FO cette caractérisation tente de reporter sur les enseignants qui utilisent la note chiffrée, la responsabilité de l’échec scolaire pour remettre en cause leur indépendance pédagogique.

 
… contre nos conditions de travail
En maternelle, la ministre tente d’imposer un « carnet de suivi » des élèves. Sa mise en place (qui peut atteindre plusieurs dizaines de pages) va entraîner un surcroît de travail considérable pour les enseignants de maternelle.
A chaque circulaire, à chaque nouveau dispositif, les tâches des PE s’accumulent ! Alors que la plupart des classes comptent entre 25 et 30 élèves avec, bien souvent, plusieurs élèves en situation de handicap sans AVS, sans aide, et sans ATSEM, alors que les 108 heures sont déjà largement dépassées, sur quel temps de service les enseignants devront-ils renseigner ces carnets de suivi ?
De plus, il serait dangereux de vouloir fixer dans le dossier de l’élève les acquis des élèves de maternelle. Sauf à vouloir définir dès la maternelle la personnalité d’un enfant et figer sa progression individuelle !
 

… contre nos obligations de service
Ce décret s’inscrit dans la mise en place des nouveaux programmes territorialisés du socle commun qui entrent en vigueur à la rentrée 2016. Inscrits dans le cadre des PEdT, ils ouvrent la voie à l’éclatement de l’école publique et des statuts particuliers des enseignants.
Ainsi les progressions, les modes d’évaluation, les projets divers devraient désormais relever d’une élaboration collective locale, école par école ou commune par commune.
Pour le SNUDI-FO, ces nouveaux programmes à l’école primaire et le nouveau socle commun sont incompatibles avec les garanties statutaires actuelles. Ils introduisent de nouvelles « missions » pour les PE qui remettent en cause leur statut particulier pour les aligner sur les 1607 heures annuelles de la Fonction publique.


Pas de pression, pas de mise en place anticipée !
Dans plusieurs départements, des DASEN (ou des IEN) plus zélés que d’autres, demandent aux enseignants des écoles maternelles d’appliquer d’ores et déjà ce décret. Rappelons que le décret prévoit sa mise en oeuvre à la rentrée 2016.
Le SNUDI-FO intervient auprès des DASEN afin que cesse toute pression concernant la mise en place anticipée de ce décret.


 
C’est la logique du projet de loi El Khomri contre le code du travail et la hiérarchie des normes

Le SNUDI-FO revendique :
  • L’abandon du carnet de suivi en maternelle ;
  • Le respect de l’indépendance pédagogique individuelle des personnels ;
  • l’abandon de la loi de refondation et de toutes ses mesures qui remettent en cause les droits et garanties statutaires des PE.
  

Remplacement : la cote d’alerte est dépassée

Les postes de remplaçants victimes de la Refondation


Depuis quelques jours, une campagne, alimentée par une enquête de la FCPE, pointe le problème du remplacement que le SNUDI-FO dénonce depuis des années. Manque de postes oblige dans les départements, les DASEN sacrifient en premier les postes de TR, notamment pour assurer la création des PDMQDC de la loi de Refondation.

Derrière les annonces de 60 000 postes, …une réalité tout autre
Ainsi, 1 662 postes de remplaçants ont disparu en 8 ans alors qu’au cours des deux dernières années 1 634 postes ont été réservés pour les « plus de maîtres que de classes » de la Refondation de l’école. Sur les 2 045,5 postes de remplaçants annoncés créés depuis la rentrée 2013 : seuls 1 120 sont consacrés au remplacement des enseignants en congé alors que 924,5 sont affectés au dispositif d’allègement de service pour les personnels exerçant en REP+. Il manque donc encore 1 420,5 postes pour revenir à la situation de 2008.


Une situation intenable « Les collègues sont à bout… »

Selon la FCPE, 20 000 journées de classes ont été perdues depuis la rentrée. En Seine-Saint-Denis, il manque au moins 720 remplaçants chaque jour, dans le Val-de-Marne 700 absences n’ont pas été remplacées dans une seule circonscription en 2015. Dans le Maine-et-Loire, 9 postes de remplaçants sont créés quand le SNUDI-FO en demande 15. Dans les Yvelines il manque plus de 100 postes de remplaçants. Dans le Gard, 150 PE non remplacés chaque jour. La Haute-Garonne comptabilise 544 jours d’enseignement perdus en 2015, en Loire Atlantique 257 jours, dans le Rhône 281 jours…

Dans ces conditions, les PE déjà confrontés à des classes de 30, 31 voire 34 élèves voient celles-ci s’alourdir au quotidien des élèves des collègues absents qu’ils se répartissent. Dépassés par le nombre réel d’élèves de leur classe, contraints de gérer de plus en plus souvent des multi niveaux qui demandent beaucoup plus de temps de préparation, d’organisation, confrontés à la réunionite, les collègues sont à bout.

La ministre annonce « fluidité », « mutualisation entre académies » …
La ministre annonce, par voie de presse, la constitution d’un groupe de travail « pour améliorer la fluidité dans toutes les académies », « la mutualisation des moyens entre les académies et un meilleur suivi des absences de courte durée » et prévoit « un millier de remplaçants supplémentaires à la rentrée et une amélioration de leur gestion » sans plus de précisions. Austérité oblige, ces postes devront être pris sur d’autres ressources budgétaires.


Les traductions concrètes de « mutualisation » et « fluidité » ne se font pas attendre
Dans le Haut-Rhin, tous les stages de formation continue ont été annulés et les enseignants de Rased ont été « invités » à se transformer en remplaçants, au mépris de leurs missions et garanties statutaires. Dans d’autres départements, ce sont les jours de décharges des directeurs de moins de quatre classes qui sont remis en cause pour assurer des remplacements en urgence.



Dans la plupart des départements, la ministre embauche des centaines de contractuels précaires à la place de PE, parfois reçu sur la liste complémentaire du concours : 400 contractuels dans le 93, 90 à Paris, 93 dans le Rhône, 50 dans les Alpes-Maritimes, 40 dans l’Essonne, 17 dans le Cher, 25 dans le Var …

Avant de prétendre mettre plus de maîtres que de classe,

le SNUDI-FO demande qu’il y ait au moins autant de PE que de classes avec des effectifs à 24.

La ministre doit recruter immédiatement des enseignants de la liste complémentaire, pour pourvoir tous les congés non remplacés.