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lundi 9 mai 2016

Journées de refondation de l'école : aveuglement et obstination !

Grande opération de com’ pour vanter le bilan gouvernemental à l’occasion des journées de la refondation. F. Hollande, M. Valls, les 3 derniers ministres de l’éducation nationale sont présents.
Opération d’auto célébration assez peu risquée il est vrai, puisque l’assistance convoquée pour la circonstance est composée essentiellement de cadres de l’éducation nationale, d’experts proches du cabinet de la ministre, d’élus locaux proches du pouvoir.


F. Hollande : « quand je dis ça va mieux, je peux dire aussi ça va mieux pour l’école ».

Il fallait oser ! Rythmes scolaires, réforme du collège... aucune des mesures de la refondation ne passe. Un tout récent rapport de l’IGEN sur la réforme du collège le confirme et s’alarme : dans 25% des collèges (et probablement beaucoup plus), la mise en œuvre de cette réforme est tout simplement bloquée.

Dans son discours, un aveu échappe à F. Hollande : « La réforme du collège est une bonne réforme, il faut lui donner toute sa place, toutes ses chances ». Il y a loin de la coupe aux lèvres !

Les personnels rejettent la loi de refondation ? Qu’à cela ne tienne : « ça va mieux », donc « on continue ».


Morceaux choisis du discours de Hollande :

« La refondation de l’école représente la réussite pour tous et donc la réussite de la France »... alors qu’il manque 40 000 enseignants, que les classes sont surchargées...

« Il faut mettre le système d’enseignement au service de l’économie »
Et voilà l’école à l’heure de la loi Macron et du projet El Khomri. Le vrai contenu de la refondation : mettre les enseignants au service du patronat.

« Le rôle de l’enseignant est d’éduquer les jeunes à l’esprit critique (...) au décryptage des réseaux sociaux »
Former à l’esprit critique en supprimant 400 heures de cours disciplinaires sur toute une scolarité au collège ? Reste donc « Facebook » : et pour cela en effet, plus besoin de disciplines.

« La réforme des rythmes scolaires a permis d’offrir la possibilité d’activités extrascolaires ».
Elle a aussi pour conséquences la dislocation de l’école, l’ingérence grandissante des collectivités locales. Pour ce qui est des activités extrascolaires, rappelons qu’elles sont payantes dans plus d’un tiers des communes. Cette proportion ne cesse d’augmenter.


La prochaine étape : s’attaquer à la carrière des enseignants, et à l’évaluation ?

N. Vallaud Belkacem : « la question du parcours de carrière des personnels de l’éducation nationale de tous les niveaux (...) est en train d’être repensée pour faire en sorte qu’on puisse mieux reconnaitre le travail des enseignants, leur progression de carrière, leur engagement car il est des missions comme des responsabilités particulières que les enseignants prennent dans les établissements qui doivent être mieux valorisées » (Café pédagogique, 4 mai 2016).

C’est la transposition de PPCR (parcours professionnels carrières rémunérations) à l’éducation nationale, pour s’attaquer à l’avancement, et à tous les statuts particuliers.

« Mieux reconnaître le travail des enseignants » ? C’était déjà le prétexte avancé par Peillon et Hamon pour redéfinir les obligations de service des enseignants du second degré. Depuis, le décret Hamon (Août 2014) s’est traduit par la suppression de décharges statutaires, une multiplication des tâches et une baisse de la rémunération.


STOP ! Il faut arrêter le désastre !

Tous les personnels, administratifs, de direction, enseignants, font le même constat :
La charge de travail est de plus en plus lourde. Les garanties statutaires, les droits sont attaqués.
Tout cela pour mettre en œuvre des mesures qui dégradent le service public, qui détruisent l’école républicaine pour la transformer en école des territoires.

Voilà le bilan de la loi de Refondation. Il n’y a aucun consensus.

Postes, statuts, salaires... toutes les revendications demeurent.

Ce sont ces revendications que la FNEC FP FO et tous ses syndicats portent à tous les niveaux, en direction de la ministre, des recteurs, des inspecteurs d’académie.

Au moment où les salariés font bloc avec FO, CGT, FSU, Solidaires pour gagner le retrait du projet El Khomri, la FNEC FP FO invite les personnels à répondre à l’appel des organisations à se réunir en AG pour discuter de l’action efficace, y compris la grève.

La FNEC FP FO appelle les personnels à se réunir dans les écoles, les établissements, les services, pour en débattre.

Augmentation de l'ISAE : Réalité et tour de passe-passe

Le Premier ministre a conclu les journées de refondation de l’École les 2 et 3 mai 2016 par l'annonce d'une augmentation de 800 € de l'ISAE qui passe à 1200€ brut annuel.

Cette annonce fait suite aux déclarations du Président de la République qui en ouverture de ces journées, faisant fi de la dégradation constante des conditions de travail des enseignants et des conséquences dramatiques de la mise en place des rythmes scolaires, s'est auto congratulé en déclarant que depuis la loi de refondation, « l'école va mieux ». L’ex ministre Peillon précisant « Il n’y aura pas un homme d’Etat raisonnable qui reviendra sur la Refondation »


L’ISAE à 1200€ n’efface pas le gel du point d’indice depuis 6 ans

Avec cette annonce la ministre reconnait que le traitement des enseignants comme des fonctionnaires en général reste un problème. Pour autant cette annonce ne fait pas disparaître le blocage des traitements de tous les fonctionnaires depuis 6 ans.

Pour les professeurs des écoles -qui en bénéficieront sans être dupes- elle ne fait pas le compte. Pour les personnels de toutes les autres catégories qui n'en verront pas la couleur, elle confirme la volonté permanente du gouvernement d'opposer les catégories entre elles et de substituer au traitement indiciaire, des primes et indemnités, par nature aléatoires voire arbitraires.

Cette annonce n’est bien entendu pas sans rapport avec la mobilisation qui s'est exprimée lors des deux journées de grève interprofessionnelle du 31 mars et du 28 avril pour le retrait du projet de loi El Khomry. Elle ne peut pas faire oublier le rejet par les PE des conséquences de la réforme des rythmes scolaires dont le dosser n’est pas clos.


L’ISAE à 1200€ dans le cadre du PPCR

En effet, la ministre précise que cette augmentation va de pair avec le fait «de revoir le parcours de carrière de tous les enseignants (...) »

Concrètement cette annonce, saluée par tous les tenants de la Refondation, s’inscrit dans la logique de PPCR, que FO n’a pas signé, qui prévoit d’allonger les carrières des fonctionnaires (avancement à la seule ancienneté) et de remplacer la notation par une évaluation subjective sur objectif au niveau local.

La FNEC FP-FO n’acceptera pas la remise en cause de la notation chiffrée au profit d’une "évaluation" locale qui livrerait les enseignants à l’arbitraire.

C’est la logique de l’inversion des normes du projet de loi El Khomry rejeté massivement par les salariés avec FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL.


La FNEC FP-FO réaffirme toutes les revendications

Dans ces conditions, la FNEC FP-FO réaffirme sa revendication d’augmentation de 8% du point d’indice et de 50 points d’indice pour tous, le versement de l’ISAE à tous les PE et aux contractuels et son intégration dans le traitement.



Abandon de la réforme du collège et de la réforme des rythmes scolaires.

Retrait du projet de la loi El Khomry