Madame la Ministre,
Vous
avez reçu le 19 novembre une délégation mandatée par la Conférence nationale
pour l’abrogation des décrets Peillon/Hamon instituant la réforme des nouveaux
rythmes scolaires, organisée à l’initiative du SNUDI-FO avec le soutien des
fédérations FO des personnels de l’Education nationale et territoriaux, la
participation du syndicat CGT Educ’action et un message de la CGT services
publics.
250
délégués enseignants et territoriaux participant à cette conférence venus de
tous les départements, ont établi l’état des lieux précis des conséquences de
la réforme des rythmes scolaires généralisée depuis septembre dernier. Il est
saisissant : la situation est alarmante !
La situation est
alarmante
Madame
la Ministre : la réalité est crue ! Elle va à l’encontre de toutes vos
déclarations d’autosatisfaction qui procèdent d’une volonté d’imposer la loi du
silence sur les enseignants, sur les personnels territoriaux, mais aussi sur
les familles et les élus locaux.
La
réalité, c’est que pour tous les personnels, cette réforme entraîne une
augmentation de l’amplitude hebdomadaire du temps de travail, la dégradation de
leurs conditions de travail, la remise en cause de la gratuité de l’école, de
l’égalité d’accès à l’instruction, des règles de sécurité et du respect de la
laïcité.
La
réalité à laquelle sont confrontés les personnels, c’est le désordre, la
confusion scolaire/péri scolaire qui occasionne une perte de repère des élèves,
la réquisition des salles de classe et des salles de maître par les mairies qui
expulse les PE des locaux et la mutualisation d’office du matériel pédagogique,
les refus de temps partiel, la dégradation de l’entretien des locaux scolaires,
l’affectation des ATSEM aux animations… et une augmentation de leurs frais
professionnels alors que les salaires
sont bloqués.
La
réalité c’est que cette réforme entraîne pour tous les élèves une plus grande
fatigue, réduisant d’autant leurs capacités d’attention et de concentration
pour les apprentissages scolaires. La réalité c’est le stress et l’inquiétude
des parents d’élèves confrontés à des horaires incohérents et à des enfants
perturbés.
Contrairement à ce
que vous affirmez...
Madame la Ministre, contrairement à vos affirmations, cette
réforme conduit à la disparition des enseignements artistiques et sportifs de
l’école publique qui étaient dispensés à tous les élèves.
Contrairement
à ce que vous affirmez, cette réforme a conduit à des départs massifs des
élèves de l’école publique vers l’école privée pour laquelle cette réforme
n’est pas imposée.
Contrairement à ce que vous affirmez, cette réforme conduit
à placer les personnels et l’école publique sous la tutelle des collectivités
territoriales, notamment pour les horaires. Elle s’inscrit totalement dans la loi de Refondation de l’école et la mise en œuvre de la réforme
territoriale.
Contrairement
à ce que vous affirmez, cette réforme remet en cause les statuts des personnels
comme en témoigne la publication du décret n° 2014-942 du 20 août 2014
instaurant la flexibilité et l’annualisation du temps d’enseignement des PE,
sans garantie de récupération.
Contrairement
à ce que vous affirmez, cette réforme conduit à un véritable saccage des
principes républicains d’égalité de traitement et de gratuité de l’école
publique.
Si vous
persistiez dans les orientations actuelles, la situation ne peut qu’empirer en
conséquence des orientations de
réduction des dépenses publiques décidées par l’Etat et les collectivités
territoriales.
« On n‘en peut plus, on en a assez. Il faut que ça cesse ! »
Madame
la Ministre, il faut que cela s’arrête. Les personnels clament haut et fort «
On n‘en peut plus, on en a assez. Il faut que ça cesse ! ». L’application des
décrets Peillon-Hamon doit être suspendue,
ces décrets doivent être abrogés.
C’est
cette situation que la délégation de notre Conférence nationale vous a exposée
dans le détail en multipliant les exemples. Votre directeur de Cabinet s’est
engagé à examiner plusieurs des situations exposées. Mais sur le fond, vous
avez confirmé et maintenu la poursuite de la réforme.
Nous ne pouvons
l’accepter.
Nous refusons la poursuite
des dégâts et le désastre qui se prépare.
Vous ne nous laissez d’autre
choix que de reprendre et poursuivre la mobilisation
générale, y compris par la grève si nécessaire pour vous contraindre à regarder la
réalité et stopper la réforme des rythmes.
générale, y compris par la grève si nécessaire pour vous contraindre à regarder la
réalité et stopper la réforme des rythmes.
Paris, le 19 novembre 2014
La Conférence nationale a
décidé de communiquer cette lettre ouverte pour information aux associations
d’élus, elle a décidé de soumettre cette lettre publique à la signature de tous
les personnels, enseignants et territoriaux, et des parents d’élèves.
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