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lundi 25 avril 2016

Remplacement : la cote d’alerte est dépassée

Les postes de remplaçants victimes de la Refondation


Depuis quelques jours, une campagne, alimentée par une enquête de la FCPE, pointe le problème du remplacement que le SNUDI-FO dénonce depuis des années. Manque de postes oblige dans les départements, les DASEN sacrifient en premier les postes de TR, notamment pour assurer la création des PDMQDC de la loi de Refondation.

Derrière les annonces de 60 000 postes, …une réalité tout autre
Ainsi, 1 662 postes de remplaçants ont disparu en 8 ans alors qu’au cours des deux dernières années 1 634 postes ont été réservés pour les « plus de maîtres que de classes » de la Refondation de l’école. Sur les 2 045,5 postes de remplaçants annoncés créés depuis la rentrée 2013 : seuls 1 120 sont consacrés au remplacement des enseignants en congé alors que 924,5 sont affectés au dispositif d’allègement de service pour les personnels exerçant en REP+. Il manque donc encore 1 420,5 postes pour revenir à la situation de 2008.


Une situation intenable « Les collègues sont à bout… »

Selon la FCPE, 20 000 journées de classes ont été perdues depuis la rentrée. En Seine-Saint-Denis, il manque au moins 720 remplaçants chaque jour, dans le Val-de-Marne 700 absences n’ont pas été remplacées dans une seule circonscription en 2015. Dans le Maine-et-Loire, 9 postes de remplaçants sont créés quand le SNUDI-FO en demande 15. Dans les Yvelines il manque plus de 100 postes de remplaçants. Dans le Gard, 150 PE non remplacés chaque jour. La Haute-Garonne comptabilise 544 jours d’enseignement perdus en 2015, en Loire Atlantique 257 jours, dans le Rhône 281 jours…

Dans ces conditions, les PE déjà confrontés à des classes de 30, 31 voire 34 élèves voient celles-ci s’alourdir au quotidien des élèves des collègues absents qu’ils se répartissent. Dépassés par le nombre réel d’élèves de leur classe, contraints de gérer de plus en plus souvent des multi niveaux qui demandent beaucoup plus de temps de préparation, d’organisation, confrontés à la réunionite, les collègues sont à bout.

La ministre annonce « fluidité », « mutualisation entre académies » …
La ministre annonce, par voie de presse, la constitution d’un groupe de travail « pour améliorer la fluidité dans toutes les académies », « la mutualisation des moyens entre les académies et un meilleur suivi des absences de courte durée » et prévoit « un millier de remplaçants supplémentaires à la rentrée et une amélioration de leur gestion » sans plus de précisions. Austérité oblige, ces postes devront être pris sur d’autres ressources budgétaires.


Les traductions concrètes de « mutualisation » et « fluidité » ne se font pas attendre
Dans le Haut-Rhin, tous les stages de formation continue ont été annulés et les enseignants de Rased ont été « invités » à se transformer en remplaçants, au mépris de leurs missions et garanties statutaires. Dans d’autres départements, ce sont les jours de décharges des directeurs de moins de quatre classes qui sont remis en cause pour assurer des remplacements en urgence.



Dans la plupart des départements, la ministre embauche des centaines de contractuels précaires à la place de PE, parfois reçu sur la liste complémentaire du concours : 400 contractuels dans le 93, 90 à Paris, 93 dans le Rhône, 50 dans les Alpes-Maritimes, 40 dans l’Essonne, 17 dans le Cher, 25 dans le Var …

Avant de prétendre mettre plus de maîtres que de classe,

le SNUDI-FO demande qu’il y ait au moins autant de PE que de classes avec des effectifs à 24.

La ministre doit recruter immédiatement des enseignants de la liste complémentaire, pour pourvoir tous les congés non remplacés.

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