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vendredi 3 octobre 2014

Déclaration de la FNEC FP FO lors du CTM du 25 septembre

Ce CTM est le premier qui suit le changement de gouvernement et la rentrée scolaire.

Le Premier Ministre n'a laissé planer aucun doute sur la poursuite de la politique d'austérité.

D'un côté les exonérations et cadeaux fiscaux aux entreprises (sur les 8 premiers mois de l'année 8 milliards
ont été versés au titre du CICE), de l'autre la baisse du coût du travail et les coupes dans les dépenses publiques pour les financer.

Résultat : la croissance est en panne, le chômage est au plus haut niveau, la déflation guette, le pouvoir d'achat chute.
Notre confédération a exprimé son opposition au pacte de responsabilité et son refus de s'inscrire dans le cadre de sa mise en oeuvre. C'est la raison pour laquelle elle a quitté en juillet dernier la conférence sociale. 

Nous redisons ici que l’austérité est économiquement, socialement, démocratiquement dangereuse.
Nous redisons ici que notre première préoccupation est la feuille de paie des personnels. Le blocage du point d'indice jusqu'en 2017, une des conséquences du pacte de responsabilité, est inacceptable. Pour compenser les pertes depuis 2010 il faudrait 8% d'augmentation, ce que nous revendiquons.

Chacun peut constater la smicardisation progressive des enseignants en début et milieu de carrière . Et on prétend que la mastérisation est une élévation de la qualification et assure une plus grande reconnaissance professionnelle ! On voit ce que cela donne avec le nombre de recrutements suite aux concours, et ce malgré le chômage.

Nous redisons ici que la réduction des effectifs dans les classes devrait être une priorité.
La rentrée scolaire s'est traduite par une nouvelle dégradation. L'allocation différenciée des moyens n'est pas
une réponse, le plus de maîtres que de classes non plus. Pour la réussite des élèves il faut moins d'élèves par classe, c'est le simple bon sens. Ce qui est appelé les « parcours personnalisés » sont porteurs de déréglementation et de désordre dans les écoles et les établissements, pas de réussite dans l'accès à l'instruction et au diplôme, à la qualification.

Des annonces ont été faites sur les créations de postes, mais les statistiques ministérielles (Repères et Statistiques 2014) attestent que depuis 2012 il y a 6586 feuilles de paie en moins dans le secondaire et 2503 dans le premier degré.

Les élèves en plus eux sont bien là.

Tous les personnels voient une augmentation continue de leur charge de travail et des pressions qui pèsent sur eux.
Les personnels de direction qui subissent une diversification excessive de leurs tâches au détriment de leurs missions éducatives.
Les personnels administratifs des services académiques comme des établissements qui subissent les conséquences des suppressions de postes.
Les personnels enseignants du premier degré, qui subissent la nocivité de la réforme des rythmes scolaires, tout comme les personnels territoriaux. Sa généralisation ne supprime ni le désordre et la confusion dans les écoles, ni les problèmes de locaux et de sécurité, ni le fait que certaines activités sont payantes, ni les emplois du temps impossibles pour les familles comme pour les élèves, différents d'une école à l'autre.

Le décret du 20 août remet en cause les 24 heures hebdomadaires d'enseignement pour s'adapter aux organisations différentes des écoles et annualise de fait leurs obligations de service.
De plus cette réforme affaiblit l'école publique au profit des écoles privées qui à 90% ne l'appliquent pas et voient leur financement et leurs effectifs confortés !

Appliquer avec obstination un mauvais décret ne peut que maintenir un état de tension et de conflit.

La FNEC FP a apporté son soutien aux personnels enseignants et communaux mobilisés hier à Marseille. Il
faudra bien revenir sur cette réforme !

Les personnels du secondaire voient leurs emplois du temps et leurs conditions de service se dégrader au fur et à mesure des réformes successives. C'est dans ce contexte que le décret du 20 août 2014, abrogeant les décrets du 25 mai 1950 définit les obligations de service dans le cadre de la réglementation fonction publique (autrement dit des 1607 heures), les missions dites liées permettent une définition à la carte établissement par établissement, alourdissant le temps de présence.

L'application de l'article 8 de ce décret dans les REP+, qui pourtant apporte une pondération horaire aux personnels n'est pas convaincante. Elle se traduit par autant de situations que d’établissements et dans bien des cas par des charges supplémentaires.
A la rentrée 2015 ce décret devrait être appliqué (sans pondération!) à tous les enseignants du secondaire.
La situation dramatique des professeurs de STI, encore confirmée dans une enquête officielle, devrait constituer une alerte et inciter à arrêter ces réformes qui n'apportent aucune amélioration pour les élèves et déstabilisent le corps enseignants.

Vous comprendrez que nous confirmions notre opposition tant au décret qui modifie les obligations de service des enseignants du premier comme à celui qui modifie celles des enseignants du second degré parce qu'ils remettent en cause leurs garanties statutaires.

Le ministère ne devrait pas sous-estimer le mécontentement des personnels de ce ministère. Il reflète une situation générale , grosse de conflits.
Aucune réponse n'a été donnée jusqu'à présent aux revendications des personnels.
Rien n'est réglé, et nous entendons poursuivre notre action revendicative et prendre nos responsabilités, dans les semaines et les mois qui viennent, en toute indépendance.

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