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lundi 17 décembre 2012

Les annonces du ministre sur le métier d’enseignant : Une véritable revalorisation ou un marché de dupes ?

Les récentes déclarations du Ministre de l'Education Nationale sur le nécessaire changement de la « nature du métier d'enseignant » laissent planer les plus grandes interrogations, et même les plus grandes inquiétudes.
 
Il a annoncé être prêt à ouvrir « la grande négociation qui n'a jamais eu lieu dans ce pays sur la refondation du métier d'enseignant ». Il a indiqué vouloir s'attaquer aux contenus, au temps de travail et « bien entendu à la question de la revalorisation ».

En matière de temps de travail et de revalorisation, le ministre a d'ores et déjà annoncé que les enseignants du premier degré devraient travailler, en conséquence de la réforme des rythmes scolaires, une demi journée de plus à la rentrée 2013 sans aucune augmentation de salaire. Ils devraient également voir leur service dépendre du « projet éducatif territorial », mis en place avec les collectivités, associations et fondations, comme le prévoit l'article 40 du projet de loi sur la refondation de l'école.

Concrètement, cela signifie travailler plus pour gagner moins. C'est aussi un changement dans la nature du statut « métier », c'est à dire du statut des enseignants du premier degré en introduisant une double tutelle sur leurs missions, celle de l'Etat et des collectivités.

Le ministre semble tenté, s'appuyant sur l'exemple allemand, par un temps devant élèves de 24 ou 25 heures par semaine pour tous les enseignants(1), par la bivalence pour ceux du secondaire, en lieu et place des 18 heures , en cohérence avec les projets « d'école du socle ».
Une nouvelle fois c'est le décret du 25 mai 1950 qui est visé. Imposer une heure de cours en plus par semaine aux enseignants du secondaire représente environ l'équivalent de 20 000 postes. Personne ne serait dupe de mesures qui tenteraient de présenter comme des mesures pédagogiques ce qui relèverait d'une politique d'austérité.

Pour revaloriser les salaires des enseignants, la première mesure, demandée par Force Ouvrière est la levée du blocage du point d'indice, que le gouvernement a prévu de maintenir pour la 3° année consécutive.
 
Le projet de loi de refondation de l'école s'avère être non seulement un outil de territorialisation de l'école, en contradiction avec son caractère national, mais débouche inévitablement sur une remise en cause des droits et garanties statutaires des personnels enseignants.

La confédération Force Ouvrière et la FNECFP FO voteront contre le projet de loi soumis pour
avis au CSE du 14 décembre.

(1) les enseignants allemands du secondaire doivent 25 séquences de 45 minutes par semaine et non 25 heures

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